Lettre Sociale Europe N°37 de février 2023

publié le 03/03/2023
2023 : Année européenne des compétences
 
"Nous devons nous concentrer beaucoup plus sur nos investissements dans la formation professionnelle et le perfectionnement. Nous avons besoin d'une meilleure coopération avec les entreprises, car ce sont elles qui savent le mieux ce dont elles ont besoin. Et nous devons faire correspondre ces besoins avec les aspirations des gens. Mais nous devons aussi attirer les bonnes compétences sur notre continent, des compétences qui aident les entreprises et renforcent la croissance en Europe". a déclaré Mme Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne.
 
L'année européenne des compétences en 2023 doit aider les entreprises et en particulier les petites et moyennes entreprises, à faire face aux pénuries de compétences dans l'UE.
Elle favorise la reconversion et le perfectionnement, aidant les travailleurs salariés comme indépendants à acquérir les compétences correspondant aux besoins d'un marché de l'emploi qualifié. Elle donnera un nouvel élan pour atteindre 2 objectifs du plan d'action du socle européen des droits sociaux prévoyant d'atteindre en 2030 au moins 78% des européens âgés de 20 à 64 ans doivent avoir un emploi et qu'au minimum 60% des adultes doivent bénéficier d'une formation chaque année.
 
Aujourd'hui, 77% des entreprises de l'UE signalent des difficultés à trouver des travailleurs possédant les compétences nécessaires alors que seulement 37% des adultes suivent régulièrement une formation et que 4 adultes sur 10 qui travaillent en Europe manquent de compétences numériques de base.. L'année européenne des compétences doit permettre le développement de l'apprentissage tout au long de la vie, mais aussi que 80% des adultes possèdent des capacités numériques.
 
En collaboration avec les Etats membres, les partenaires sociaux, les services de l'emploi, et les organismes de formation, l'UE propose d'intensifier et de faire progresser le développement des compétences sur le terrain en promouvant des investissements plus élevés, plus efficaces et inclusifs dans la formation et le perfectionnement. En veillant que les compétences correspondent aux besoins du marché du travail par une coopération entre les partenaires sociaux et les entreprises , tout en faisant correspondre les aspirations et les compétences des personnes avec les opportunités. En attirant les compétences et les talents des pays tiers, notamment en renforçant les possibilités d'apprentissage et de mobilité tout en facilitant la reconnaissance des qualifications.  
 
L'UE soutiendra les initiatives pour le développement des compétences dont le Pacte pour les compétences permettant à 6 millions de personnes à se perfectionner, à la mise en place des comptes d'apprentissages individuels (CPF) et les micro-certificats pour aider les personnes à mettre à jour ou à compléter leurs compétences de manière plus flexible et ciblée, ainsi que des partenariats de talents avec des pays tiers. Des financements européens et un soutien technique sont disponibles dans le Fonds Social Européen plus (FSE+) doté d'un budget de 99 milliards d'€ pour la période 2021-2027 et 580 millions d'€ dans le programme Europe-numérique, plus Eramus + avec un budget de 26,2 milliards d'€ pour soutenir le développement personnel et professionnel des apprenants. 
 
Source : site officiel de l'Union européenne du 12 décembre 2022

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EUROPE SOCIALE : Quelle évolution en 2023 ?
En 2022 l'Union européenne a adopté la directive sur le salaire minimum dans les différents pays européens, le renforcement de la place des femmes dans les conseils d'administration, la transparence salariale décidés par accord du Conseil et du Parlement européen le 12 décembre 2022, la publication d'informations par les entreprises en matière de durabilité et aussi l'accès des travailleurs indépendants à la négociation collective.
 
La directive sur le devoir de vigilance des entreprises devrait rapidement être adoptée dès un accord entre le Conseil et le Parlement européen, de même la révision de la directive sur l'exposition à l'amiante et le règlement d'un fonds social pour le climat de 86,7 milliards d'€ pour lutter contre la pauvreté en matière énergétique et les transports. D'autres projets pourraient aboutir comme la proposition d'interdire les produits issus du travail forcé sur le marché de l'Union européenne ou une nouvelle proposition de directive sur les agents chimiques, le projet de directive relative à l'amélioration des conditions de travail via une plateforme ou la révision des réglements de coordination des systèmes de sécurité sociale 
 
Même si les partenaires sociaux européens (CES et Business Europe) ont engagé des négociations sur le télétravail et le droit à la déconnexion, à la demande du Parlement européen, la Commission européenne doit élaborer un projet de directive en cas d'échec. D'ici la fin de l'année, la Commission européenne doit proposer une révision de la directive sur les Comités d'entreprises européens et des recommandations pour renforcer le dialogue social dans les États membres et réviser les règles de fonctionnement du dialogue social sectoriel européen. L'Europe sociale est une des priorités de l'Espagne qui doit présider l'Union européenne dès juillet 2023 en liant les droits sociaux européens, la transition écologique et le développement du numérique.  
source : IR Notes 199 – 11 janvier 2023  www.irshare.eu
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FSE+ : Fonds Social Européen investit pour l'emploi, l'éducation et la formation.
 
Destiné à concrétiser le Socle européen des droits sociaux, le Fonds Social Européen (FSE+) doté d'un budget de 88 milliards d'€  doit aider les Etats membres et les régions à assurer une protection sociale équitable et à créer des sociétés inclusives et cohésives visant à éradiquer la pauvreté en mettent en oeuvre une éducation et une formation inclusives et de qualité  par l'apprentissage tout au long de la vie ainsi que l'investissement dans l'enfance et la jeunesse. Le FSE+ regroupe l'initiative pour l'emploi des jeunes (IEJ), le Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD) et le programme pour l'emploi et l'innovation sociale.
 
En France, le budget du FSE+ s'élève à 6,7 milliards d'€ pour le programme 2021-2027, il est géré à 65% par l'Etat et 35% par les Conseils régionaux qui sont autorités de gestion. Celles-ci doivent définir leurs priorités en commun avec le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds pour une transition juste (FTJ). Entreprises, associations, collectivités locales, universités, centres de recherche et tous les organismes publics ou privés ayant une personnalité juridique peuvent prétendre au FSE+ soit par appels à projets ou des dépôts au fil de l'eau, dans les conditions d'éligibilité définies par chaque autorité de gestion. Les Régions les plus développées proposent des subventions pour cofinancer les projets jusqu'à 40%, les Régions en transition les cofinancements peuvent prendre en charge 60% des projets et celles moins développées jusqu'à 85% 
 
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Les Conseil régionaux mobilisent 35% du FSE+ pour la formation professionnelle, l'apprentissage et l'orientation ainsi que l'aide à la création d'entreprise. L'Etat a principalement consacré les 65% du FSE+ à l'emploi et l'inclusion sociale gérés par la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et l'aide alimentaire au plus démunis par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS).
Source : Toute l'Europe du  24 janvier 2023
 
EUROBAROMÈTRE : Les Européens préoccupés par la crise du coût de la vie et attendent de nouvelles mesures de l'UE !
 
Lors d'une enquête réalisée du 12 octobre au 7 novembre 2022 par le biais de 26 431 interviews dans les 27 Etats membres de l'UE, l'augmentation du coût de la vie est la principale préoccupation de 93% des européens. La flambée des prix, y compris ceux de l'énergie et de l'alimentation, est ressentie par tous et dans toute l'Europe. Elle est suivie par la menace de la pauvreté et de l'exclusion sociale ( 82%), puis le changement climatique  et la propagation de la guerre en Ukraine à d'autres pays (81%) mais aussi le risque d'un incident nucléaire à (74%). Les citoyens européens attendent de l'UE qu'elle propose des solutions pour atténuer les effets cumulés des crises récentes , car 72% d'entre eux estiment que leur pays a bénéficié de son appartenance à l'UE  et 62% considèrent qu'être membre de l'UE est une "bonne chose". 
 
Partout dans l'Union européenne, les citoyens demandent au Parlement européen de défendre la démocratie (36%), de protéger les droits de l'homme (29%) et la liberté de pensée (28%). Ils souhaitent également qu'il accorde la priorité à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (37%), à la santé publique (34%), à la lutte contre le changement climatique (31%), au soutien à l'économie et à la création d'emplois (31%). Les 3/4 des citoyens européens approuvent le soutien global de l'Union européenne à l'Ukraine, y compris les sanctions contre la Russie.
Source : communiqué de presse du Parlement européen du 12 janvier 2023.
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